Mardi, 24 mai:
(Conférence en anglais, traduction vers
le
français)
Bruxelles, le 9 mai 2016.
Chers amis,
L'Europe et notre
pays sont assaillis et semblent ne plus trouver ni répit ni soulagement. Le
Premier ministre, Charles Michel, pourtant, s'efforce de nous venir en
aide : « Je sais que j'ai une responsabilité personnelle très
importante, je suis totalement déterminé à consacrer toute mon énergie à
essayer de fédérer autour d'un projet commun », a-t-il déclaré récemment en
précisant qu'il « … ne veut pas d'un projet où nos citoyens vivent avec la
peur au ventre… »
Faut-il y voir un
changement de cap ? S'agit-il — finalement — d'assumer avec fierté notre
identité de chrétiens, d'Occidentaux, notre histoire, notre civilisation qui a
apporté tant de bienfaits au monde entier ? Et, en disant ceci, sans aucune
prétention chauviniste, sans aucun mépris envers qui que ce soit, nous rêvons
de nos projets missionnaires, de nos universités, de l'art flamand, des
tapisseries bruxelloises ; celle de notre rayonnement bienfaisant par le monde
entier depuis ce moment imprécis que l'on pourrait appeler le début de
l'Europe ?
Est-ce qu'alors, pour
« relever notre pays », notre principal dirigeant songe à nous rendre
cette assurance qui fit Charles Quint empereur du Saint Empire ? Jugez donc par
vous-mêmes :
Ce « travail
extrêmement difficile et vital », dit-il, consiste dans la lutte contre la
radicalisation. « La loi des hommes prime la loi de Dieu, toujours ; la loi
divine doit être contextualisée. Nous devons travailler avec la communauté
musulmane pour construire un islam d'Europe et de Belgique ».
C'est-à-dire qu'au
lieu de relever la Belgique, le Premier ministre s'engage à créer une nouvelle
variante de l'Islam. Et je vous laisse alors le soin de trouver comment cette
tâche — davantage le fait d'un prophète que d'un dirigeant politique —
s'accorde avec les conceptions laïques et libérales du monde qui sont les
siennes…
La tâche prioritaire
du moment devrait être exactement le contraire. Il faut retrouver notre
identité, il faut la cultiver, il faut la préserver des déviations des
nationalismes néo-païens qui la guettent, il faut rendre à la Belgique et à
l'Europe, sa fierté d'autrefois.
Pour ce faire,
j'estime qu'on doit s'attaquer aux tabous idéologiques qui bloquent cette
solution.
Parmi les sujets
bannis par le politiquement correct plane, sans doute, celui de la
décolonisation. Cet abandon que les États-Unis ont imposé à l'Europe comme
condition de leur soutien durant la IIe. Guerre mondiale, est à ce point
rigide, notez-le, que notre continent, pourtant prodigue en critiques envers la
puissance d'Outre Atlantique, évite soigneusement de parler de cet aspect des
choses…
Et pourtant c'est de
ces anciennes colonies, aujourd'hui au désarroi, que nous viennent les coups
qui peu à peu font sombrer notre harmonie sociale.
Nous sommes-nous
comportés, nous européens, que comme des malfaiteurs quand nous nous sommes installés
ailleurs dans les siècles passés ? Étions-nous donc de vulgaires brigands,
des cambrioleurs, lorsque nous avons essayé d'assimiler à notre culture ces
contrées lointaines ? N'y a-t-il eu aucun apport positif à ces populations
indigènes ? N'essayerons-nous jamais de faire un bilan honnête, objectif,
considérant les zones lumineuses ainsi que les sombres, de notre présence
ailleurs ?
Le Congo, l'Algérie,
l'Argentine ou le Mexique, l'Inde, ne sont-ils que des souvenirs honteux pour
la Belgique, la France, l'Espagne ou l'Angleterre ? Voilà le sujet de
réflexion que je vous propose cette fois-ci : mettre en cause la vision
prêt-à-porter de l'Europe coloniale qu'on nous transmet — je dirais presque,
qu'on nous impose — dans des œuvres comme Le rêve du Celte qui ont
mérité à son auteur, Vargas Llosa, le Prix Nobel de littérature de 2010.
Pour commencer cette
réflexion, que j'espère encore élargir, j'ai invité un spécialiste de la
décolonisation portugaise en Afrique : le Lieutenant-Colonel João José
Brandão Ferreira. Notre invité, pilote et commandant de l'Armée de l'Air de son
pays, titulaire d'une maîtrise ès Stratégie dans le ISCSP (Institut Supérieur
de Sciences Sociales de l'Université de Lisbonne), a été responsable de la
formation des cadets et officier de l'État-Major de l'Armée de l'Air de son
pays. Dans les années 1996 et 1997, comme attaché militaire à Guinée
Bissau, Sénégal et Guinée Conakry, il a pu être témoin de la destruction de
l'œuvre européenne en ces lieux. Il fut par la suite auteur de constats et
réflexions en plusieurs ouvrages dont, « Au nom de la Patrie – Le Portugal,
l'Outre-Mer et la Guerre Juste » (2009), « L'Évolution du Concept
Stratégique d'outre-mer Portugais » (2000), « L'Insertion des Forces
Armées dans la Société » et « La Guerre d'Afrique, 1961‑1974 –
Était-elle perdue, cette guerre ? ».
Il administre en
outre le blog O Adamastor, consacré à la défense de ces sujets et des
Forces Armées. Récemment, et cela fit la Une chez lui, son conflit avec le
dirigeant socialiste Manuel Alegre en arriva aux tribunaux. La controverse
regardait l'époque ou le Portugal d'outre-mer était attaqué par le terrorisme
et les puissances étrangères et son opposant judiciaire, M. Alegre,
collabora avec les ennemis de sa Patrie…
Chez nous, le
Lieutenant-Colonel João José Brandão Ferreira nous entretiendra sur « Le
Portugal et l'Europe contemporaine : aspects moins connus d'une
colonisation européenne ». Le Lieutenant-Colonel parle le français mais il
a préféré de s'adresser à nous en anglais. La traduction vers le français sera
assurée. Alors,
« Le Portugal et
l'Europe contemporaine :
aspects moins connus d'une colonisation européenne »
Par le
Lieutenant-Colonel
João José Brandão
Ferreira
Mardi 24 mai, à 20 heures
49, rue du Taciturne, 1000 Bruxelles
Comme à l'accoutumée, un rafraîchissement
suivra l'exposé de notre conférencier. Il vous sera proposé après les questions
et réponses habituelles. À bientôt donc!
Tuesday, 24 May:
(Conference in English; translation to
French
Brussels, the 9th. May, 2016.
Dear Friends,
For Europe, and most pertinently for Belgium, stricken
as they are, there seems to be no respite or relief. Prime Minister Charles
Michel declared recently: "I know I have a very important personal
responsibility; I am totally determined to devote all my energy to trying to
unite around a common project… I do not want a project where our citizens live
in fear."
Does this mean that we will be permitted, finally, to
take pride in our own identity as Christians and as Westerners, to celebrate
once again the history of our civilization, which has brought so many benefits
to the world?
Judge for yourselves. The project, explains the Prime
Minister, consists in opposing radicalization, and it is an "extremely
difficult and vital work… The law of men must always prevail over the law of
God; God's law must be contextualized. We must work with the Muslim community
to build an Islam for Europe and Belgium."
In other words, instead of strengthening Belgium, he
is committing himself to the creation of a new version of Islam. It is
interesting to consider how this task – worthy of a prophet rather than of a
political leader – could possibly be consistent with the secular and liberal
framework in which Michel operates.
The priority now should be the exact opposite. We must
rediscover our identity, we must allow it to grow, and we must preserve it from
the deviations of neo-pagan nationalism.
We must restore the former self-confidence of Belgium
and of Europe as a whole, and in order to achieve this, we must address the
ideological taboos imposed by political correctness that block the way.
Among the many forbidden subjects is, without a doubt,
decolonization – the forced abandonment of our colonies that the United States
imposed upon Europe as a condition for its entry into the Second World War.
That this subject is so rarely discussed is strange,
given the generally critical view of America in Europe. However, it is from
these former settlements, which are now in total disarray, that the forces are
emerging that are gradually destroying our social harmony.
Do our European forebears really merit being branded
criminals for settling elsewhere in previous centuries? Were they really
nothing but bandits and burglars when they tried to introduce into these
distant lands the culture of Europe? Can we not find any positive contribution
that they might have made towards the indigenous populations? The Congo,
Algeria, Argentina, Mexico, India – are they merely shameful memories for
Belgium, France, Spain or England?
These are some of the questions that I propose to
place before you: to question the ready-made perception of colonialist Europe
that we receive – or dare I say, that is imposed upon us – in such works as 'The Celtic Dream', which earned its
author, Vargas Llosa, the Nobel Prize for Literature in 2010.
To open the subject, which I hope will be continued, I
have invited Lt-Col José João Brandão Ferreira, an expert on the
African-Portuguese period of decolonization. A pilot and commander of the Air
Force in Portugal, he holds a Masters in Strategy from ISCSP (the Institute of
Social Sciences of the University of Lisbon). In 1996-97, as Military Attaché
to Guinea Bissau, Senegal and Guinea Conakry, he witnessed the destruction of
the European heritage in these former colonies.
He has written several books, including, 'The Development of
the Strategic Concept of Portuguese Overseas' (2000); 'The Integration of the Armed Forces in
Society'; 'Africa's War of 1961-1974: Was it a Lost War?'; and 'On behalf of the
Fatherland – Portugal Overseas and Just War' (2009).
In addition, Lt-Col Brandão Ferreira directs the blog O
Adamastor, which is dedicated to defending these subjects, and the Armed
Forces in general. Recently, his debate with the Socialist leader Manuel Alegre
caused great interest, for at the critical time when Portugal overseas was
under attack from terrorism and foreign powers, Mr Alegre was collaborating
with Portugal's enemies.
And so I present Lt-Col José João Brandão
Ferreira, who will speak on:
'Portugal and Today's Europe:
Lesser-known aspects of European Colonization.'
By Lt-Col José João Brandão Ferreira
Tuesday, May 24, at 8:00 p.m.
49, rue du Taciturne,
1000 Brussels
As usual, refreshments will follow the
presentation by our guest speaker. You will be offered an opportunity for the
usual questions and answers. See you then!